Letraité Cobden-Chevalier et le libre-échange en Europe . Le traité du 23 janvier 1860 a une importance considérable par son rôle de catalyseur, plus encore que l'abolition des Corn Laws en 1846. Il sera en effet suivi par des dizaines du même genre (entre la France et d'autres pays européens : la Belgique, la Prusse, la Hollande, l'Autriche, l'Espagne, les États italiens, le
LorsqueDan Mercer, un homme qui travaille auprès de jeunes en difficulté, tombe dans son traquenard, le cauchemar commence pour lui. De plus, Haley McWaid, une jeune fille de 17 ans, disparait de chez elle, et, trois mois plus tard, un indice est trouvé qui accuse Dan de sa disparition. Bon comme d’habitude, lu en deux jours (bon ok chui en vacance). Pas de
Chapitre2. Le multilatéralisme dans l’histoire du capitalisme. 1- Distinguer les contours du multilatéralisme. 2- De la Révolution industrielle à 1931 : le libéralisme de la Grande-Bretagne. 3- De 1931 à la seconde guerre mondiale : l’interventionnisme général. 4- De 1945 à nos jours : le multilatéralisme des États-Unis
LePetit Vieux des Batignolles de Plongez-vous dans le livre Emile Gaboriau au format Poche. Ajoutez-le à votre liste de souhaits ou abonnez-vous à l'auteur Emile Gaboriau - Livraison gratuite à 0,01€ dès 35€ d'achat - Furet du Nord
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Vay Tiền Trả Góp Theo Tháng Chỉ Cần Cmnd Hỗ Trợ Nợ Xấu. Chapitre 1 Lorsque j'achevais mes études pour devenir officier de santé - c'était le bon temps, j'avais vingt-trois ans - je demeurais rue Monsieur-le-Prince, presque au coin de la rue Racine. J'avais là, pour trente francs par mois, service compris, une chambre meublée qui en vaudrait bien cent aujourd'hui ; si vaste que je passais très aisément les manches de mon paletot sans ouvrir la fenêtre. Sortant de bon matin pour suivre les visites de mon hôpital, rentrant fort tard parce que le café Leroy avait pour moi d'irrésistibles attraits, c'est à peine si je connaissais de vue les locataires de ma maison, gens paisibles tous, rentiers ou petits commerçants. Il en est un, cependant, avec qui, peu à peu, je finis par me lier. C'était un homme de taille moyenne, à physionomie insignifiante, toujours scrupuleusement rasé, et qu'on appelait, gros comme le bras, monsieur Méchinet. Le portier le traitait avec une considération toute particulière, et ne manquait jamais, quand il passait devant sa loge, de retirer vivement sa casquette. L'appartement de monsieur Méchinet ouvrant sur mon palier, juste en face de la porte de ma chambre, nous nous étions à diverses reprises trouvés nez à nez. En ces occasions, nous avions l'habitude de nous saluer. Un soir, il entra chez moi me demander quelques allumettes ; une nuit, je lui empruntai du tabac ; un matin, il nous arriva de sortir en même temps et de marcher côte à côte un bout de chemin en causant... Telles furent nos premières relations. Sans être ni curieux ni défiant - on ne l'est pas à l'âge que j'avais alors - on aime à savoir à quoi s'en tenir sur le compte des gens avec lesquels on se lie. J'en vins donc naturellement, non pas à observer l'existence de mon voisin, mais à m'occuper de ses faits et gestes. Il était marié, et madame Caroline Méchinet, blonde et blanche, petite, rieuse et dodue, paraissait adorer son mari. Mais la conduite de ce mari n'en était pas plus régulière. Fréquemment il décampait avant le jour et souvent le soleil était levé quand je l'entendais regagner son domicile. Parfois il disparaissait des semaines entières... Que la jolie petite madame Méchinet tolérât cela, voilà ce que je ne pouvais concevoir. Intrigué, je pensai que notre portier, bavard d'ordinaire comme une pie, me donnerait quelques éclaircissements. Erreur !... À peine avais-je prononcé le nom de Méchinet qu'il m'envoya promener de la belle façon, me disant, en roulant de gros yeux, qu'il n'était pas dans ses habitudes de moucharder » ses locataires. Cet accueil redoubla si bien ma curiosité que, bannissant toute vergogne, je m'attachai à épier mon voisin. Alors, je découvris des choses qui me parurent énormes. Une fois, je le vis rentrer habillé à la dernière mode, la boutonnière endimanchée de cinq ou six décorations ; le surlendemain, je l'aperçus dans l'escalier vêtu d'une blouse sordide et coiffé d'un haillon de drap qui lui donnait une mine sinistre. Et ce n'est pas tout. Par une belle après-midi, comme il sortait, je vis sa femme l'accompagner jusqu'au seuil de leur appartement, et là l'embrasser avec passion, en disant - Je t'en supplie, Méchinet, sois prudent, songe à ta petite femme ! Sois prudent !... Pourquoi ?... À quel propos ? Qu'est-ce que cela signifiait ?... La femme était donc complice !... Ma stupeur ne devait pas tarder à redoubler. Une nuit, je dormais profondément, quand soudain on frappa à ma porte à coups précipités. Je me lève, j'ouvre... Monsieur Méchinet entre, ou plutôt se précipite chez moi, les vêtements en désordre et déchirés, la cravate et le devant de sa chemise arrachés, la tête nue, le visage tout en sang... - Qu'arrive-t-il ? m'écriai-je épouvanté. Mais lui, me faisant signe de me taire - Plus bas !... dit-il, on pourrait vous entendre... Ce n'est peut-être rien quoique je souffre diablement... Je me suis dit que vous, étudiant en médecine, vous sauriez sans doute me soigner cela... Sans mot dire, je le fis asseoir, et je me hâtai de l'examiner et de lui donner les soins nécessaires. Encore qu'il y eût eu une grande effusion de sang, la blessure était légère... Ce n'était, à vrai dire, qu'une éraflure superficielle partant de l'oreille gauche et s'arrêtant à la commissure des lèvres. Le pansement terminé - Allons, me voilà encore sain et sauf pour cette fois, me dit monsieur Méchinet. Mille remerciements, cher monsieur Go-deuil. Surtout, de grâce, ne parlez à personne de ce petit accident, et... bonne nuit. Bonne nuit !... Je songeais bien à dormir, vraiment ! Quand je me rappelle tout ce qu'il me passa par la cervelle d'hypothèses saugrenues et d'imaginations romanesques, je ne puis m'empêcher de rire. Monsieur Méchinet prenait dans mon esprit des proportions fantastiques. Lui, le lendemain, vint tranquillement me remercier encore et m'invita à dîner. Si j'étais tout yeux et tout oreilles en pénétrant dans l'intérieur de mes voisins, on le devine. Mais j'eus beau concentrer toute mon attention, je ne surpris rien de nature à dissiper le mystère qui m'intriguait si fort. À dater de ce dîner, cependant, nos relations furent plus suivies. Décidément, monsieur Méchinet me prenait en amitié. Rarement une semaine s'écoulait sans qu'il m'emmenât manger sa soupe, selon son expression, et presque tous les jours, au moment de l'absinthe, il venait me rejoindre au café Leroy, et nous faisions une partie de dominos. C'est ainsi qu'un certain soir du mois de juillet, un vendredi, sur les cinq heures, il était en train de me battre à plein double-six, quand un estafier, d'assez fâcheuse mine, je le confesse, entra brusquement et vint murmurer à son oreille quelques mots que je n'entendis pas. Tout d'une pièce et le visage bouleversé, monsieur Méchinet se dressa. - J'y vais, fit-il ; cours dire que j'y vais. L'homme partit à toutes jambes, et alors me tendant la main - Excusez-moi, ajouta mon vieux voisin, le devoir avant tout... nous reprendrons notre partie demain. Et comme, tout brûlant de curiosité, je témoignais beau-coup de dépit, disant que je regrettais bien de ne le point accompagner - Au fait, grommela-t-il, pourquoi pas ? Voulez-vous venir ? Ce sera peut-être intéressant... Pour toute réponse, je pris mon chapeau et nous sortîmes...
Edité par Librairie Gründ, PARIS Anciens ou d'occasion Etat Très bon Couverture souple A propos de cet article Broché. Quelques noms sont soullignés à la règle et au crayon de papier. Illustrations en couleurs in et hors-texte. Chefs-D'ouvre Particuliers présentés par Jean Galtier-Boissiére. N° de réf. du vendeur 004600 Poser une question au libraire Détails bibliographiques Titre Le petit vieux des Batignolles un chapitre ... Éditeur Librairie Gründ, PARIS Reliure Couverture souple Illustrateur DIGNIMONT Etat du livre Très bon Edition 1ère Édition Description de la librairie Librairie de livres anciens et d'occasions Visitez la page d’accueil du vendeur Conditions de vente Conformes aux usages de la librairie ancienne et moderne. Les prix sont nets, exprimés et payables en Euro. Frais de port et d'assurances en sus. Les livres sont expédies dès réception du règlement. Auto-entrepreneur Karine BERNARD, numéro SIRET 53020186200014, régime micro-entreprise et en matière de TVA, régime de la franchise en base "TVA non applicable, article 293B du CGI". Conditions de livraison Les frais de port sont calculés sur la base d'un livre = un kilo. Au cas où livres commandés seraient particulièrement lourds ou imposants, vous serez informé que des frais de transports supplémentaires sont nécessaires. Afficher le catalogue du vendeur Modes de paiement acceptés par le vendeur Chèque PayPal Virement bancaire
Edité par GRUND, 1946 Etat bon Couverture souple A propos de cet article RO20194180 1946. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 108 pages - nombreuses illustrations en noir et blanc dans et hors texte - bandeaux et culs-de-lampe - frontispice en couleur - plats contre-plié. . . . Classification Dewey 840-Littératures des langues romanes. Littérature française. N° de réf. du vendeur RO20194180 Poser une question au libraire Détails bibliographiques Titre LE PETIT VIEUX DES BATIGNOLLES - UN CHAPITRE... Éditeur GRUND Date d'édition 1946 Reliure Couverture souple Etat du livre bon Description de la librairie Vente uniquement sur internet. Visitez la page d’accueil du vendeur Membre d'association Les membres de ces associations s'engagent à maintenir des normes de qualité supérieure. Ils garantissent l'authenticité de tous les articles proposés à la vente. Ils fournissent des descriptions expertes et détaillées, indiquent tous les défauts importants ainsi que les restaurations, fournissent des prix clairs et précis et font preuve d’équité et d’honnêteté tout au long de la relation commerciale. Conditions de vente Tous nos envois sont effectués en courrier ou colissimo suivi quotidienement. Les ouvrages sont expédiés à reception de règlement, les cartes bleues sont acceptées. Conditions de livraison Les commandes sont généralement expédiées sous un jour ouvrable avec une traçabilité pour le monde entier au moins un recommandé quel que soit le mode de transport choisi. Les frais de port sont forfaitaires et affichés au moment de la commande . Au cas où les livres commandés seraient particulièrement lourds ou imposants, vous serez informé que des frais de transports supplémentaires sont nécessaires. Cordialement. Didier Rodriguez Afficher le catalogue du vendeur Modes de paiement acceptés par le vendeur
Chapitre 12 XII Aussitôt sur le trottoir, je n'eus plus qu'une idée. Ajuster nos flûtes et courir rue du Roi-Doré, arrêter ce Victor, le vrai coupable, bien évidemment. Un mot de monsieur Méchinet tomba comme une douche sur mon enthousiasme. – Et la justice ! me dit-il. Sans un mandat du juge d'instruction, je ne puis rien… C'est au Palais de Justice qu'il faut courir… – Mais nous y rencontrerons madame Monistrol, et si elle nous voit, elle fera prévenir son complice… – Soit, répondit monsieur Méchinet, avec une amertume mal déguisée, soit !… le coupable s'évadera et la forme sera sauvée… Cependant, je pourrai prévenir ce danger. Marchons, marchons plus vite. Et de fait, l'espoir du succès lui donnait des jambes de cerf. Arrivé au Palais, il gravit quatre à quatre le raide escalier qui conduit à la galerie des juges d'instruction, et, s'adressant au chef des huissiers, il lui demanda si le magistrat chargé de l'affaire du petit vieux des Batignolles était dans son cabinet. – Il y est, répondit l'huissier, avec un témoin, une jeune dame en noir. – C'est bien elle ! me dit mon compagnon. Puis à l'huissier – Vous me connaissez, poursuivit-il… Vite, donnez-moi de quoi écrire au juge un petit mot que vous lui porterez. L'huissier partit avec le billet, traînant ses chausses sur le carreau poussiéreux, et ne tarda pas à revenir nous annoncer que le juge nous attendait au n° 9. Pour recevoir monsieur Méchinet, le magistrat avait laissé madame Monistrol dans son cabinet, sous la garde de son greffier, et avait emprunté la pièce d'un de ses confrères. – Qu'y a-t-il ? demanda-t-il d'un ton qui me permit de mesurer l'abîme qui sépare un juge d'un pauvre agent de la sûreté. Brièvement et clairement, monsieur Méchinet exposa nos démarches, leurs résultats et nos espérances. Faut-il le dire, le magistrat ne sembla guère partager nos convictions. – Mais puisque Monistrol avoue !… répétait-il avec une obstination qui m'exaspérait. Cependant, après bien des explications – Je vais toujours signer un mandat, dit-il. En possession de cette pièce indispensable, monsieur Méchinet s'envola si lestement que je faillis tomber en me précipitant à sa suite dans les escaliers… Un cheval de fiacre ne nous eût pas suivis… Je ne sais pas si nous mîmes un quart d'heure à nous rendre rue du Roi-Doré. Mais une fois là – Attention ! me dit monsieur Méchinet. Et c'est de l'air le plus posé qu'il s'engagea dans l'allée étroite de la maison qui porte le numéro 23. – Monsieur Victor ? demanda-t-il au concierge. – Au quatrième, la porte à droite dans le corridor. – Est-il chez lui ? – Oui. Monsieur Méchinet fit un pas vers l'escalier, puis semblant se raviser – Il faut que je le régale d'une bonne bouteille, ce brave Victor, dit-il au portier… Chez quel marchand de vin va-t-il, par ici ?… – Chez celui d'en face. Nous y fûmes d'un saut, et d'un ton d'habitué monsieur Méchinet commanda – Une bouteille, s'il vous plaît, et du bon… du cachet vert. Ah ! par ma foi ! cette idée ne me fût pas venue, en ce temps-là ! Elle était bien simple, pourtant. La bouteille nous ayant été apportée, mon compagnon exhiba le bouchon trouvé chez le sieur Pigoreau, dit Anténor, et il nous fut aisé de constater l'identité de la cire. À notre certitude morale, se joignait désormais une certitude matérielle, et c'est d'un doigt assuré que monsieur Méchinet frappa à la porte de Victor. – Entrez ! nous cria une voix bien timbrée. La clef était sur la porte, nous entrâmes, et dans une chambre fort propre, j'aperçus un homme d'une trentaine d'années, fluet, pâle et blond, qui travaillait devant un établi. Notre présence ne parut pas le troubler. – Que voulez-vous ? demanda-t-il poliment. Monsieur Méchinet s'avança jusqu'à lui, et le saisissant par le bras – Au nom de la loi, dit-il, je t'arrête ! L'homme devint livide, mais ne baissa pas les yeux. – Vous moquez-vous de moi ?… dit-il d'un air insolent. Qu'est-ce que j'ai fait ?… Monsieur Méchinet haussa les épaules. – Ne fais donc pas l'enfant ! répondit-il, ton compte est réglé… On t'a vu sortir de chez le père Anténor, et j'ai dans ma poche le bouchon dont tu t'es servi pour empêcher ton poignard de s'épointer… Ce fut comme un coup de poing sur la nuque du misérable… Il s'écrasa sur sa chaise en bégayant – Je suis innocent… – Tu diras cela au juge, fit bonnement monsieur Méchinet, mais je crains bien qu'il ne te croie pas… Ta complice, la femme Monistrol, a tout avoué… Comme s'il eût été mû par un ressort, Victor se redressa. – C'est impossible !… s'écria-t-il. Elle n'a rien su… – Alors tu as fait le coup tout seul ?… Très bien !… C'est toujours autant de confessé. Puis s'adressant à moi en homme sûr de son fait – Cherchez donc dans les tiroirs, cher monsieur Godeuil, poursuivit monsieur Méchinet, vous y trouverez probablement le poignard de ce joli garçon, et très certainement les lettres d'amour et le portrait de sa dulcinée. Un éclair de fureur brilla dans l'œil de l'assassin et ses dents grincèrent, mais la puissante carrure et la poigne de fer de monsieur Méchinet éteignirent en lui toute velléité de résistance. Je trouvai d'ailleurs dans un tiroir de la commode tout ce que mon compagnon m'avait annoncé. Et vingt minutes plus tard, Victor, proprement emballé » – c'est l'expression – dans un fiacre, entre monsieur Méchinet et moi, roulait vers la préfecture de police. – Quoi, me disais-je, stupéfié de la simplicité de la scène, l'arrestation d'un assassin, d'un homme promis à l'échafaud, ce n'est que cela !… Je devais plus tard apprendre à mes dépens qu'il est des criminels plus terribles… Celui-ci, dès qu'il se vit dans la cellule du dépôt, se sentant perdu, s'abandonna et nous dit son crime par le menu. Il connaissait, nous déclara-t-il, de longue date le père Pigoreau et en était connu. Son but, en l'assassinant, était surtout de faire retomber sur Monistrol le châtiment du crime. Voilà pourquoi il s'était habillé comme Monistrol et s'était fait suivre de Pluton. Et une fois le vieillard assassiné, il avait eu l'horrible courage de tremper dans le sang le doigt du cadavre pour tracer ces cinq lettres Monis , qui avaient failli perdre un innocent. – Et c'était joliment combiné, allez, nous disait-il avec une cynique forfanterie… Si j'avais réussi, je faisais d'une pierre deux coups je me débarrassais de mon ami Monistrol que je hais et dont je suis jaloux, et j'enrichissais la femme que j'aime… C'était simple et terrible, en effet. – Malheureusement, mon garçon, objecta monsieur Méchinet, tu as perdu la tête au dernier moment… Que veux-tu ! on n'est jamais complet !… Et c'est la main gauche du cadavre que tu as trempée dans le sang… D'un bond, Victor se dressa. – Quoi ! s'écria-t-il, c'est là ce qui m'a perdu !… – Juste ! Du geste du génie méconnu, le misérable leva le bras vers le ciel. – Soyez donc artiste ! s'écria-t-il. Et nous toisant d'un air de pitié, il ajouta – Le père Pigoreau était gaucher ! Ainsi, c'est à une faute de l'enquête qu'était due la découverte si prompte du coupable. Cette leçon ne devait pas être perdue pour moi. Je me la rappelai, par bonheur, dans des circonstances bien autrement dramatiques, que je dirai plus tard. Le lendemain, Monistrol fut mis en liberté. Et comme le juge d'instruction lui reprochait ses aveux mensongers qui avaient exposé la justice à une erreur terrible, il n'en put tirer que ceci – J'aime ma femme, je voulais me sacrifier pour elle, je la croyais coupable… L'était-elle, coupable ? Je le jurerais. On l'arrêta, mais elle fut acquittée par le jugement qui condamna Victor aux travaux forcés à perpétuité. Monsieur et madame Monistrol tiennent aujourd'hui un débit de vins mal famé sur le cours de Vincennes… L'héritage de leur oncle est loin ; ils sont dans une affreuse misère.
Chapitre 2 II Certes, j'étais loin de me douter que je hasardais là une de ces démarches insignifiantes, en apparence, qui ont sur la vie entière une influence décisive. - Pour le coup, pensais-je à part moi, je tiens le mot de l'énigme !... Et tout plein d'une sotte et puérile satisfaction, je trottais comme un chat maigre aux côtés de monsieur Méchinet. Je dis je trottais, parce que j'avais fort à faire pour ne pas me laisser distancer par le bonhomme. Il allait, il allait, tout le long de la rue Racine, bousculant les passants, comme si sa fortune eût dépendu de ses jambes. Place de l'Odéon, par bonheur, un fiacre nous croisa. Monsieur Méchinet l'arrêta, et ouvrant la portière - Montez, monsieur Godeuil, me dit-il. J'obéis, et il prit place à mes côtés après avoir crié au cocher, d'un ton impératif - Rue Lécluse, 39, aux Batignolles... et, bon train ! La longueur de la course arracha au cocher un chapelet de jurons. N'importe, il étrilla ses rosses d'un maître coup de fouet et la voiture roula. - Ah ! c'est aux Batignolles que nous allons ? demandai-je alors avec un sourire de courtisan. Mais monsieur Méchinet ne me répondit pas ; je doute même qu'il m'entendit. Une métamorphose complète s'opérait en lui. Il ne parais-sait pas ému, précisément, mais ses lèvres pincées et la contraction de ses gros sourcils en broussaille trahissaient une poignante préoccupation. Ses regards, perdus dans le vide, y semblaient étudier les termes de quelque problème insoluble. Il avait tiré sa tabatière, et incessamment il y puisait d'énormes prises, qu'il pétrissait entre l'index et le pouce, qu'il massait, qu'il portait à son nez et que pourtant il n'aspirait pas. Car c'était chez lui un tic que j'avais observé et qui me ré-jouissait beaucoup. Ce digne homme, qui avait le tabac en horreur, était toujours armé d'une tabatière de financier de vaudeville. Lui advenait-il quelque chose d'imprévu, d'agréable ou de fâcheux, crac, il la sortait de sa poche et paraissait priser avec fureur. Souvent, la tabatière était vide, son geste restait le même. J'ai su, plus tard, que c'était un système à lui, pour dissimuler ses impressions et détourner l'attention de ses interlocuteurs. Nous avancions, cependant... Le fiacre remontait non sans peine la rue de Clichy... Il traversa le boulevard extérieur, s'engagea dans la rue de Lécluse, et ne tarda pas à s'arrêter à quelque distance de l'adresse indiquée. Aller plus loin était matériellement impossible, tant la rue était obstruée par une foule compacte. Devant la maison portant le numéro 39, deux ou trois cents personnes stationnaient, le cou tendu, l'œil brillant, haletantes de curiosité, difficilement contenues par une demi-douzaine de sergents de ville, qui multipliaient en vain et de leur plus rude voix leurs Circulez, messieurs, circulez !... Descendus de voiture, nous nous approchâmes, nous faufilant péniblement à travers les badauds. Déjà, nous touchions la porte du numéro 39, quand un sergent de ville nous repoussa rudement. - Retirez-vous !... On ne passe pas !... Mon compagnon le toisa et, se redressant - Vous ne me connaissez donc pas ? fit-il. Je suis Méchinet, et ce jeune homme - il me montrait - est avec moi. - Pardon !... Excusez !... balbutia l'agent en portant la main à son tricorne, je ne savais pas... donnez-vous la peine d'entrer. Nous entrâmes. Dans le vestibule, une puissante commère, la concierge évidemment, plus rouge qu'une pivoine, pérorait et gesticulait au milieu d'un groupe de locataires de la maison. - Où est-ce ? lui demanda brutalement monsieur Méchinet. - Au troisième, cher monsieur, répondit-elle ; au troisième, la porte à droite. Jésus mon Dieu ! quel malheur !... dans une maison comme la nôtre ! Un si brave homme ! Je n'en entendis pas davantage. Monsieur Méchinet s'était élancé dans les escaliers, et je le suivais, montant quatre à quatre, le cœur me battant à me couper la respiration. Au troisième étage, la porte de droite était ouverte. Nous entrons, nous traversons une antichambre, une salle à manger, un salon, et enfin nous arrivons à une chambre à cou-cher... Je vivrais mille ans, que je n'oublierais pas le spectacle qui frappa mes yeux... Et en ce moment même où j'écris, après bien des années, je le revois jusqu'en ses moindres détails. À la cheminée faisant face à la porte, deux hommes étaient accoudés un commissaire de police, ceint de son écharpe, et un juge d'instruction. À droite, assis à une table, un jeune homme, le greffier, écrivait. Au milieu de la pièce, sur le parquet, gisait dans une mare de sang coagulé et noir le cadavre d'un vieillard à cheveux blancs... Il était étendu sur le dos, les bras en croix. Terrifié, je demeurai cloué sur le seuil, si près de défaillir que, pour ne pas tomber, je fus obligé de m'appuyer contre l'huisserie. Ma profession m'avait familiarisé avec la mort ; depuis longtemps déjà j'avais surmonté les répugnances de l'amphi-théâtre, mais c'était la première fois que je me trouvais en face d'un crime. Car il était évident qu'un crime abominable avait été commis... Moins impressionnable que moi, mon voisin était entré d'un pas ferme. - Ah ! c'est vous, Méchinet, lui dit le commissaire de police, je regrette bien de vous avoir fait déranger. - Pourquoi ? - Parce que nous n'aurons pas besoin de votre savoir-faire... Nous connaissons le coupable, j'ai donné des ordres et il doit être arrêté à l'heure qu'il est. Chose bizarre ! Au geste de monsieur Méchinet, on eût pu croire que cette assurance le contrariait... Il tira sa tabatière, prit deux ou trois de ses prises fantastiques, et dit - Ah ! le coupable est connu !... Ce fut le juge d'instruction qui répondit - Et connu d'une façon certaine et positive, oui, monsieur Méchinet... Le crime commis, l'assassin s'est enfui, croyant que sa victime avait cessé de vivre... il se trompait. La Providence veillait..., ce malheureux vieillard respirait encore... Rassemblant toute son énergie, il a trempé un de ses doigts dans le sang qui s'échappait à flots de sa blessure, et là, sur le parquet, il a écrit avec son sang le nom de son meurtrier, le dénonçant ainsi à la justice humaine... Regardez plutôt. Ainsi prévenu, j'aperçus ce que tout d'abord je n'avais pas vu. Sur le parquet, en grosses lettres mal formées et cependant lisibles, on avait écrit avec du sang MONIS... - Eh bien ?... interrogea monsieur Méchinet. - C'est là, répondit le commissaire de police, le commencement du nom d'un neveu du pauvre mort... un neveu qu'il affectionnait, et qui se nomme Monistrol... - Diable !... fit mon voisin. - Je ne suppose pas, reprit le juge d'instruction, que le misérable essaye de nier... les cinq lettres sont contre lui une charge accablante... À qui, d'ailleurs, profite ce crime si lâche ?... À lui seul, unique héritier de ce vieillard qui laisse, dit-on, une grande fortune... Il y a plus c'est hier soir que l'assassinat a été commis... Eh bien ! hier soir, personne n'a visité ce pauvre vieux que son neveu... La concierge l'a vu arriver vers neuf heures et ressortir un peu avant minuit... - C'est clair, approuva monsieur Méchinet, c'est très clair, ce Monistrol n'est qu'un imbécile. Et, haussant les épaules - A-t-il seulement volé quelque chose ? demanda-t-il ; a-t-il fracturé quelque meuble pour donner le change sur le mobile du crime ?... - Rien, jusqu'ici, ne nous a paru dérangé, répondit le commissaire... Vous l'avez dit, le misérable n'est pas fort... dès qu'il se verra découvert, il avouera. Et là-dessus, le commissaire de police et monsieur Méchinet se retirèrent dans l'embrasure de la fenêtre et s'entretinrent à voix basse, pendant que le juge donnait quelques indications à son greffier.
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